Forum Mille Saisons

L'affaire sur la numérisation de livres et la mise en ligne sauvages par Google avance ; peut-être pas en bien ; moi en tout cas je comprends à peine tout ce charabia :

http://books.google.com/booksrightsholders/

L'idée, c'est que google a, pour sa bibliothèque numérique, scanné des milliers de bouquins dont certains sont encore sous droit d'auteur, notamment en France. Ce qui revient à exploiter une oeuvre sans payer l'auteur. D'où le procès.

Google estime qu'il suffit à l'éditeur ou à l'auteur de réclamer le retrait alors que les éditeurs et auteurs estiment que c'est à Google de vérifier si les oeuvres qu'il numérise sont dans le domaine public ou non.
Ajoute à ça du pognon réclamé pour l'exploitation sans autorisation des oeuvres et tu as le magnifique magma juridique.

Actuellement, le tribunal a pris une mesure provisoire qui consiste pour chaque auteur et éditeur de revendiquer les textes numérisés. Ensuite, ils feront sans doute un tri...

Merci Chwip.

Veux-tu nous dire quelle est votre position vis à vis de tout ça ?

Oui, dans ces cas, Google est clairement hors la loi. Mettre à disposition une œuvre sans en avoir l'autorisation (grossièrement en France si l'auteur n'est pas mort depuis 70 ans l'œuvre n'est exploitable qu'avec son accord ou celui des héritiers), c'est de la contrefaçon. On peut même dire que c'est du pillage massif du patrimoine littéraire, car ils ne regardent même pas ce qu'ils numérisent.

En plus de ça, ils ont l'audace d'imposer aux maisons d'édition éhontément spoliées de se défendre. Toute loi se doit d'abord de protéger l'intérêt premier des victimes, et non ceux des coupables suspectés. Or ici ce n'est pas le cas : c'est "l'agresseur" qui obtient gain de cause. Il est bien écrit dans la loi que toute œuvre est protégée sans condition. Dans le cas Google, ce prélat n'est pas respecté : l'œuvre est protégée seulement si l'éditeur rempli la condition de se manifester.

Du point de vue des éditeurs, c'est intolérable ! C'est du pillage, au nom d'un faux principe de partage. C'est un comportement abusif d'un géant international qui pour l'instant arrive plus ou moins à faire plier les tribunaux. Mais le débat n'est pas neuf et les conflits concernant le "support" internet sont tous pris au milieu du cambouis international (rien qu'à voir les problèmes de téléchargement illégal et massif de musique).

Google mérite un bon matraquage public. Et s'il touche aux MilleSaisons...

Rebondissement dans l'affaire google.

Après s'être constitué un beau stock de livres plus ou moins libres de droits, google se prépare à lancer un service d'impression à la demande.

http://www.techno-science.net/?onglet=news&news=7036
http://www.reviewofprint.com/entreprise ... books.html

Oulah, c'est louche cette affaire...

http://www.lemonde.fr/technologies/article/2009/09/24/google-et-les-editeurs-francais-se-retrouvent-au-tribunal_1244572_651865.html

Personnellement je ne trouve pas cela normal j'en parlais avec mon libraire et malheureusement il ma dit que le monde du livre se portait trés mal, avec la nouvelle technologie "livre sur ordinateur et l'appareil vendu sur amazon désolé je ne me souviens plus de nom" les ventes chutes enormement.
Je ne sais pas vous mais pour ma part je ne trouve aucun charme à lire un livre ainsi, je ne sais pas mais le contacte du papier son odeur, sa texture tout cela contribue a la magie du livre!

J'irais pas jusqu'à parler d'odeur ou de texture, mais, pour ma part, je suis en effet très attaché à l'objet lui-même. Aucun charme à lire un livre sur ces livres numériques..

Enfin, il ne faut pas non plus se leurrer, personne ne va aller lire une trilogie de fantasy sur Google Books...

En revanche, pour trouver une info précise sur un sujet pointu, heureusement que Google Books est là. Quand je songe à tous ces bouquins que je n'aurais jamais découvert - et donc, jamais acheté - si un mot-clef tordu ne m'avait pas amené à parcourir son contenu grâce à ce système si décrié...

Je ne sais pas si Gougueule Bouc saura me faire retrouver le plaisir de parcourir ces foires á bouquins de mon enfance, ces allées de planches sur tréteaux oú, pour le prix d'un carambar, je dégotais un Strange hors série ou un Zembla (ou un Blek le roc)...
En tout cas, Google Books a cela de bon, c'est qu'effectivement, comme le souligne Oliv, il nous amene sur des ouvrages de derriere les fagots. Maintenant, étant moi aussi tres attaché á l'objet livre, j'ai quelque réticence a lire sur écran. J'ai l'impression que cette surface a cristaux liquide m'empeche de toucher les mots, de ressentir l'histoire...

Ah, le plaisir des foires aux livres.
Je ne pense pas que qu'elles seront remplacés de sitôt. En fait, Google books ne me semble pas vouloir jouer sur ce créneau là.
Plutôt les rééditions introuvables, ou les livres de collection qui couteraient un bras sur le marché de l'occasion.

J'aurais bien un ou deux livres à récupérer comme ca. Par contre, pour aller chercher de vieux romans complètement oubliés...
Je reste fidèle à mes soldeurs préférés.

A ma connaissance la Société des gens de lettre suit l'affaire de près, il doit y avoir des info sur leur site.

Il peuvent suivre ce qu'il veulent, leur droit d'agir en justice est proche du néant...

La SGDL a agit en justice aux côtés du Syndicat National de l'Edition, le jugement est attendu pour le 18/12/2009.
Mais il y a aussi des réactions de l'autre côté de l'Atlantique où des auteurs et ayants droits agissent en justice et où le département antitrust du ministère de la justice demande au juge d'agir.
La Commission Européenne intervient également et des organisations européennes ont introduit des actions en justice devant les tribunaux américains.
Cela prendra sans doute longtemps mais ce n'est pas quand même pas gagné pour Google.

Le Tribunal de Grande instance de Paris à condamné Google dans son jugement du 18 décembre avec interdiction de poursuivre les agissements incriminés sous astreinte de 10.000 € par jour. Plus divers autres condamnations en faveur de divers plaignants. Il est possible de trouver plus de détails sur le site SGDL.

J'ai oublié, le Nouvel Observateur publie dans son dernier numéro un article sur les enjeux des opérations menées par Amazon et Google.
En principe l'article est accessible sur nouvelobs.com sous le titre "Le village gaulois résiste".

Oui, et le collectif d'éditeurs français qui a attaqué Google vient de gagner son procès.

En fait, c'est La Martinière, le SNE et la SGDL, mais on suppose que ça va être extensible à tous les éditeurs. Reste à voir ce qui va être confirmé ou infirmé puisqu'il y a de l'appel dans l'air.
300 000 euros... Niark Niark