Oyez! Oyez! Approchez! Approchez!
Juste une minute de votre attention, s'il vous plait, j'aurais besoin de quelques conseils afin de prendre une "sage" décision (sachant de plus que le peu d'objectivité qui me restait est partie et qu'à présent j'aspire à faire ce qui pourrait me passer par la tête...Surtout quand on ressort du Dark Knight et qu'on a envie d'appliquer la philosophie du Joker).
A chaque fois que poste par ici j'ai l'impression de transformer les broutilles de la vie en grands problèmes insurmontables.
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L'ANPE/Assedic, et les autres organismes "d'aide à l'insertion professionnelle" dans le même genre que l'ANPE.
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Bien entendu, si vous vénérez, la main sur le cœur, de tels organismes, voir si vous y travaillez avec fierté (arf! Quels pauvres couillons que vous êtes

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J'expose les faits : je viens d'obtenir un diplôme d'espagnol dans une université aux iouèses. Les professeurs d'espagnol de l'université en question m'ont fait savoir qu'avec mon niveau je pouvais continuer en Master 2 (2 ans d'études), mais également avoir un poste en tant que professeur assistant : c'est payé un misère (1000$/mois), mais je me dis que c'est largement mieux que rien, ça me fera deux ans d'expérience, un (inutile?...) diplôme en plus, et la quasi-totalités de mes frais de scolarités seront payés. Seul problème (pour moi) : deux ans d'études en plus, alors que je préférerais me lancer une bonne fois pour toute dans la vie active. On me signale avant de partir que la porte sera encore ouverte pour moi si je souhaite revenir d'ici un an.
Je me suis donné un an pour trouver un travail en France, voir ailleurs pourquoi pas si je m'en sens capable. Je parle trois langues, je devrais bien trouver un petit quelque chose.
Retour en France, doux pays de la bonne bouffe, des camemberts, baguettes de pains, et autres Naboléons. C'est là que les ennuis commencent. Ne sachant pas vraiment par où commencer, je décide de m'inscrire aux Assedics, qui sait : peut-être pourrais-je toucher le RMI.
Bien entendu, pas de RMI : trop jeune, j'ai pas bossé. On m'envoie voir un conseillé ANPE qui m'inscrit à un programme dispensé par un organisme prestataire de l'ANPE : appelons-le S.
C'est là que les ennuis commencent vraiment.
Le programme, encadré par un nouveau conseillé, dure environ 3 mois, dans mon cas de début Juillet à fin Septembre.
Au début je cherchais un premier boulot de mon côté, à ma façon, histoire de gagner ma croûte, de m'occuper, d'avoir un peu d'expérience, etc...
Bien entendu, ces démarches n'ont rien donné.
Le conseillé (celui de S) déclare au bout d'un mois et demi quand même que je m'y prend très mal dans mes démarches et me fait suivre son plan d'action. Je me disais déjà à l'époque que ça ne donnerait rien de bon, je n'imaginais pas à quel cas.
Monsieur veut que je me fixe un objectif professionnel. Au bout d'un mois et demi, alors qu'il aurait pu me le dire dès le début (ce qu'il n'a pas fait). Comme je ne sais pas quoi faire, que j'ai peu d'expérience, et que je me lançais un peu dans toutes les directions, il choisie pour moi (ce furent même ses mots aujourd'hui, il a choisit pour moi) : formateur en langues. Pour professionnels, particuliers, dans quel secteur exactement, on ne sait pas encore. Pourquoi? Sans doute car mon précédent stage avait été dans une école privée...
Et comme je n'ai pas réussi à trouver un travail, monsieur s'est fixé que je DOIS trouver un stage court. C'est extrêmement important. Maximum 70H (même une journée ce sera bien, selon lui

Je vous signale que moi de mon côté je veux un travail, pour gagner ma croûte, et que chercher un stage, clairement, je m'en cogne grave. Mais je suis bien trop gentil (oui, je sais Oliv : quel faible bisounours je suis), je me contente de hocher de la tête en mode "yes master, yes master" pendant qu'une petite voix dans ma tête répond "je m'en fous, je m'en fous, je m'en fous".
Une semaine et demie plus tard je n'ai pas obtenu de stage et j'ai également entendu de tout : "on ne prend pas de stagiaires" "vous n'avez pas d'expérience", "vous n'avez pas de formation : ballot, sinon on vous aurais carrément pris pour un poste!" "vous n'avez pas de diplôme permettant d'enseigner l'espagnol/l'anglais/le français", le pompon étant "on ne prend pas de stagiaire, mais vous n'avez pas besoin de diplômes pour enseigner ça! Zut alors, on apprend à enseigner sur le tas, voilà! De quoi? C'est pour S et l'ANPE? Ouais, les conseillers doivent bien trouver une excuse pour expliquer leur salaire! Retournez aux USA, ce sera mieux pour vous"

J'ai pratiquement fait le tour des boîtes où je pouvais trouver un stage, il n'en reste pratiquement plus.
Retour chez monsieur-conseillé qui du coup trouve que je m'y suis trrrrès mal pris (sans doute...Faut dire que j'ai toujours bégayé à chaque fois que je me suis présenté quelque part), que logiquement j'aurais déjà du l'avoir son fichu-stage-que-je-ne-veux-pas-faire, et que je dois relancer, relancer à fond, il me faut ce stage.
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D'ailleurs, pourquoi est-ce qu'il me faut ce stage? D'après ce que j'ai compris, voici pourquoi :
- La raison principale qui semble revenir le plus est la suivante : on est en retard. Zut alors, le sacro-saint Bilan 1 qui aurait du être fait il y a longtemps n'est toujours pas fait, le Bilan 2 devait être fait aujourd'hui, expliquant la conclusion du stage, alors que je n'ai toujours pas de stage! On est en retard, et l'ANPE va nous demander des comptes. (comme j'ai mauvaise fois, je me dis surtout que la raison principale a un rapport avec de la paperasse administrative).
- Je DOIS valider mon projet professionnel au sein de S, c'est important ça, c'est pour le Bilan 2.
- Ça sera bien pour moi : j'aurais une petite idée du métier, ce sera quelque chose, ça me fera découvrir les entreprises, créer mon réseau. (certes, mais pas franchement pour un projet dans lequel on veut que je me lance tête baissée. A oui, le coup de ce lancer tête baissé on me l'a répété souvent).
- J'apprends à démarcher les entreprises sur place (pas faux...).
- Ça m'occupera un peu (je suppose...)
- Heu...
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A côté de ça je n'ai pas le droit de perdre mon temps à autre chose, 100% de mon temps doit passer dans la recherche de ce stage.
Pas le droit de chercher un emploi, hors de question. Je veux travailler, mais non, ce n'est pas bien, pas maintenant.
Pas le droit de se dire "tient, et si je faisais une petite formation dans tel centre, à la CNAM, ici, ou là, histoire d'être enfin un peu plus calé un import/export/"autre chose"
Pas le droit d'aller voir d'autres organismes qui pourraient m'aider à trouver un emploi.
Tout ça ne donne rien de concret, le concret c'est le




Tout ce qui ne touche pas à la recherche de stage c'est limite mal, mal, mal, archi-mal, etc.
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Ça va faire plus d'une semaine que je gaspille toute mon énergie à faire quelque chose qui ne m'intéresse absolument pas, rien que pour les beaux yeux de Monsieur.
Depuis, je n'ai plus eut un seul entretien d'embauche (d'accord, les précédents n'avaient abouti nulle part...Mais bon...).
Aujourd'hui monsieur veut que je mette les bouchées doubles : il FAUT que j'ai ce stage. D'ailleurs, la prochaine fois qu'on se verra, je devrais fournir une liste de tous les organismes/agences/boîtes/écoles/gnagnagna donnant des cours de langues, avec les coordonnées, les numéros du directeur, etc, même les lycées/collèges (ouais, pourquoi pas).
Et il faut relancer, relancer, relancer.
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J'ai bien fait de retourner chez moi prendre une veste et un parapluie : j'ai arpenté les rues de la ville sous des torrents de pluie


Et là on me demande "oui, mais, est-ce que S ou l'ANPE conventionne votre stage?" Moi :

...On ne m'a jamais rien donné de tel à S, ni même parlé d'une telle lettre!
On me répétera la même chose ailleurs, dans une autre boîte.
Je crois que l'organisme S se fout de ma gueule...
Pris d'un gros coup de grosse rage déprimante, je décide de ne plus rien foutre du reste de la journée, et je me ballade sous la pluie, l'air pensif, et à présent je le dis franchement : j'aurais mieux fait d'attendre avant de m'inscrire à l'ANPE/Assedic et j'aurais mieux fait de me débrouiller tout seul.
Surtout que je vois bien la suite des évènements : une fois mon stage fait, monsieur va vouloir que je trouve un travail de formateur le plus vite possible, avant Septembre, je vais devoir chercher à SA façon, et si rien ne marche il faudra que je persiste dans cette voie loooooooooooongtemps : j'aurais alors un conseillé ANPE qui prendra bien soin de me le rappeler...Bon, chacun son avis sur la question, mais je ne suis pas de ceux qui se marie à un projet professionnel à vie, surtout quand je sort de fac sans réelle orientation, que je tâtonne encore un peu, et alors qu'on m'a finalement épinglé ce projet professionnel sur le dos (je ne le rejette pas, mais j'aimerais bien explorer d'autres possibilités, juste au cas où...).
Je n'ai aucunement envie de faire ce stage, tout le monde avec qui j'en ai parlé me disent que je ferais mieux de me trouver un travail plutôt que de faire ce stage. Et zut alors, c'est ce que je faisais depuis que j'étais arrivé : je cherchais un travail, c'est ce que je veux bon sang! Et j'ai envie de m'organiser dans ma recherche d'emploi à ma façon, faire une petite formation si je le souhaite, demander conseil quand je le souhaite, mais qu'on ne m'impose pas une sacro-sainte méthode à suivre à la lettre sinon c'est l'Apocalypse du Chômage.
Mince alors, je peux encore retourner aux USA, pour le semestre qui commence à Janvier : je n'ai qu'un email à envoyer pour savoir si je pourrais encore être prof. Oui, ce ne sera pas un vrai boulot. Oui, ce seront encore des études. Mais pinaise, je vais au moins avoir quelque chose durant deux ans, peut-être après on pourrait me prendre comme prof à plein temps (oui, quel fou naïf je fais). Problème : d'ici deux ans, qui sait si je ne me retrouverais pas à la case de départ.
Au passage, monsieur le conseillé sait que je peux retourner aux USA quand je le souhaite, et qu'il est très probable qu'on me donne un poste d'assistant de professeur...
Bon, à présent que je suis dans un fabuleux état de stress, qu'est ce que je fais?
- Trouver ce fichu stage, alors que j'ai pratiquement fait tout le tour des institutions? Car je dois suivre les règles, car c'est la bonne solution, car je n'y connais rien, car en m'en prenant plein la gueule également je me préparerais à la dure réalité de la vie, car j'aurais des problèmes équivalents dans le monde du travail? Je continue à jouer le jeu jusqu'à la fin de Septembre et ensuite je fais ce qui me passe par la tête? (remarque : ça m'empêchera de suivre certaines formations si je le désire, car faire autre chose que le stage c'est MAL).
- Ne pas trouver le stage...Me remettre à ma quête d'emploi à ma façon, l'esprit tranquille, et à la limite appeler la fac des USA, savoir si l'offre est toujours valable, puis y retourner?
- Voir carrément, laisser tomber cette débilité d'organisme S, tant pis si on me radie de l'ANPE? Je ne touche pas le RMI, donc si je ne me trompe pas le seul risque c'est que le mois durant lesquels je ne serais pas aux Assedics ne compteront pas pour ma retraite. Ou bien est-ce que je risque autre chose, si je recherche de l'emploi en France sans être inscrit à l'ANPE/Assédics? Par exemple, l'ANPE finance certaines formations...La majorité des formations sont-elles valables uniquement si on est à l'ANPE?
Problème : je n'ai pas les couilles d'aller voir le bonhomme-conseillé pour lui annoncer que je laisse tout tomber, car un nouveau monologue de bousillage de moral (involontaire, sans doute) suivra obligatoirement.
Vous allez devoir vous montrer franchement très, mais alors trèèèès convaincants, car pour le moment moi et mes parents (qui n'avaient jamais vu d'un bon oeil l'organisme S) nous sommes en train de nous pencher vers la dernière solution, et je risque fort de la mettre en œuvre en envoyant tout le monde se faire (...)...
Et je me donne jusqu'à Lundi pour trouver ce stage.
Voilà, merci d'avoir écouté une nouvelle aventure de "Petit Xss chez les Adultes", qui franchement n'a toujours pas fini de grandir.