J'ai lu ton guide, et en disant ça je ne pensais pas à toi mais à tous ces auteurs que les quatrièmes de couverture désignent allègrement comme les "nouveaux Tolkien" et des couillonnades du même tonneau et qui, jugés comme tels, se sentent investits du devoir de pondre des manuels d'écriture ou de créer des pages internet. Pourquoi ? Parce que, pour le premier, ça fait vendre. Le second n'en tire peut-être pas un bénéfice direct, mais la conclusion c'est que le premier venu, impressionné par le palmarès de l'auteur, se dit qu'en achetant ce truc ou en lisant les généreux conseils donnés par le "maître", il lui suffira de claquer des doigts pour devenir un écrivain.
Je n'ai pas lu le livre d'Orson Scott Card, mais la page de Werber me paraît assez tape à l'oeil et pas d'un intérêt indispensable. Contrairement à ton guide qui donne des tuyaux intéressants si tu n'y connais rien en écriture, sans prétention. Et ça, c'est bien. Mais j'aurais dû préciser.
Par contre, ce genre de bouquins ou de conseils permet d'aborder les choses avec un regard neuf, de penser à des détails qui ne nous avaient pas frappé, et de prendre un peu de recul, bref de réfléchir à ce que l'on fait soi-même. (Ah le recul ! Si peu de gens en prenne la mesure, et pas seulement pour écrire.)
Encore une fois ici je pense que le manuel est superflu. La lecture et de bons bêta-lecteurs peuvent aider tout aussi bien et des bêta-lecteurs pourront pointer directement le problème.
Combien de personnes ne sont pas capables de se relire correctement? L'inexpérience et le manque de technique en sont la cause.
J'en reviens encore une fois aux bêta-lecteurs.
On ne peut pas compter que sur ses lectures pour progresser
(surtout si on s'en sert pour pomper des tournures

).
J'ai jamais parler de pomper des tournures. Et plus globalement je met au défi quiconque de me montrer un récit qu'il a écrit de a à z sans qu'aucune de ses idées/personnages/lieux/noms/etc ne se soit déjà vu ailleurs, même en quantité infime.
Et mépriser la vision de l'écriture d'un type qui a vendu des milliers et des milliers de bouquins, c'est une preuve que l'orgueil a du bon.
Surtout avec un auteur de supermarché comme lui.
Mais tu peux toujours croire que je me la pète parce que j'essaie de partager le fruit de mon propre travail.
Je crois avoir répondu à ça plus haut et pour en rajouter je dirai, comme on l'a bien souvent dit ici, que c'est en forgeant qu'on devient forgeron. Le partage de ton expérience de travail comme tu le fais peut être louable pour quelqu'un qui n'y connait rien dans ce domaine, soit. Ca peut être une bonne base pour se lancer. Mais à partir d'un moment il faut lâcher la main de l'autre et ruer dedans. C'est en écrivant, en faisant des erreurs, en corrigeant, recorrigeant et rererererecorrigeant un texte qu'on construit son savoir et son expérience petit à petit et qu'on devient écrivain, pas en lisant des manuels et en s'arrêtant tous les trois mots parce qu'on doute que ce qu'on est en train d'écrire ce n'est pas ce que Werber ou un autre commerçant du même genre ferait.
Pour moi, être écrivain c'est un peu faire du free style, prendre sa plume et let's rock baby !
