Par contre il ne faut pas en abusant. Aligné une série de mots très spécialisés dans trois phrases va faire décrocher très vite le lecteur.
Il faut les soupaudrer tout au long du roman.

Beorn a écrit :Misato a écrit :Vous m'avez mis l'eau à la bouche...
Je veux lire une histoire de marins!!
euh, désolé, ce n'est qu'un vague projet pour l'instant. Peut-être que Gaby aurait quelque chose ?
Sinon, je te conseille "les aventures de Jack Aubrey" capitaine anglais pendant la guerre contre Napoléon. Tout se passe à bord.Gaby a écrit :mais bravo pour ta maîtrise. Je n'en connais pas autant, et, en écrivant, je ne suis pas capable d'en faire autant.
merciMais enfin, c'était juste un micro passage, tout un roman comme ça, ça doit être autrement plus coton...
Xss a écrit :Je vais en choquer plus d'un, mais le droit à la culture c'est aussi le droit à se cultiver quand on veut, comme on veut. Je ne lis logiquement pas un roman pour me cultiver,
Bien sûr, si on doit consulter son dico tout le temps, la méthode est mauvaise. Ce que je voulais, c'était créer une atmosphère, et voir si le lecteur trouvait important ne pas comprendre un mot du moment qu'il comprend quand même le sens de la phrase.
Sautant sur les haubans, le gabier grimpa jusqu’à la hune du bas-mât, évita le trou du chat en passant par les gambes, jeta un coup d’œil au chouquet qui grinçait sous le noroît et se faufila jusqu’au bout du mât de hune
où l’attendait la vigie perchée dans la gabie :
— A-t-il forcé l’allure, ce maudit lougre, là derrière?
— Regarde un peu comme il serre le vent… Depuis qu’il a mis ses bouts dehors, il file un bon huit nœuds ! Et avec notre vergue de misaine à deux doigts de craquer, il va nous rattraper sous peu… Ah, et le capitaine qui laisse la grand voile à deux ris ! »
Et avec notre vergue de misaine à deux doigts de craquer, il va nous rattraper sous peu… Ah, et le capitaine qui laisse la grand voile à deux ris !
Misato a écrit :Je crois que ça dépend aussi du point de vue de ton récit, et de ton perso principal.
Si tu vois cette scène par les yeux d'un vieux loup de mer ou par ceux d'un passager qui met pour la première fois les pieds sur un bateau, tu ne vas pas la raconter de la même manière.
Et si ton passager novice la voit le premier jour de son voyage, ou après 6 mois passés en mer, idem. (Ce genre de progression peut d’ailleurs être rudement pratique, puisque ça permet à ton lecteur d'assimiler les termes techniques au fur et à mesure que ton perso novice les apprend.)
2) Révéler le cadre par le niveau d’expérience d’un personnage.
Ce que votre personnage sait va directement influencer ce qu’il voit. Votre orpheline ne sait peut-être pas si le tapis est Persan ou Marocain, ou même s’il est en laine ou en polyester. Si ces détails sont importants, comment pouvez-vous les communiquer ?
Vous pourriez, bien sûr, laisser l’arrogant propriétaire du manoir faire remarquer l’ignorance de votre héroïne. Ou vous pourriez écrire la scène du point de vue du propriétaire. Gardez néanmoins à l’esprit que différents personnages percevront le même environnement de façons très différentes, selon son caractère familier (ou pas).
Imaginez, par exemple, que vous décriviez une section de littoral balayée par les vents du point de vue du fils d’un pêcheur local. A quoi fait-il attention ? Il pourrait prévoir le temps du lendemain ou les conditions de navigation à partir de la couleur du ciel ou des changements du vent. Quand il aperçoit des oiseaux marins tournoyer entre les nuages, il ne voit pas que des "goélands" mais des sternes, des fous de Bassan et des pétrels — facilement identifiables grâce à la forme de leurs ailes ou leur façon de voler.
Les choses qu’il ne remarquerait sans doute pas sont tout aussi importantes. Étant si familier avec l’endroit, il accorde probablement peu d’attention aux formes fantastiques des rochers, ou aux morceaux de bois noueux jonchant le sable. Il se rend à peine compte de la morsure du vent à travers son pull tricoté en points de torsade, et il est inconscient de la puanteur des amas de varech décomposé qui se sont échoués sur la plage.
Maintenant supposez qu’un gosse de riche arrivé de la grande ville se traîne péniblement sur cette même plage. Enfoncé jusqu’aux dents dans le dernier manteau de chez Northwest Outfitters, il tremble encore — et ne comprend pas comment le type à côté de lui fait pour ne pas mourir de froid. Il n’arrête pas de trébucher contre des morceaux de bois à moitié enterrés, et craint que le sable n’abîme ses Doc Martens. Vu la façon dont les vagues battent contre la plage, il se dit qu’une tempête exceptionnelle se prépare. La simple pensée du mauvais temps lui donne la nausée, tout comme l’odeur fétide des algues pourrissantes (il n’y pense pas comme à du "varech") et du poisson mort.
La façon dont chacun de ces personnages perçoit la plage est profondément influencée par leur expérience. "Familier", cependant, n’implique pas forcément une attitude positive, tout comme "inconnu" ne veut pas nécessairement dire "négatif". Votre enfant de la ville pourrait, en fait, voir la plage comme un lieu de vacances idyllique — rocailleux, romantique, isolé, l’endroit parfait pour le faire se sentir proche de la nature. Le fils du pêcheur, de son côté, pourrait haïr l’océan, se sentant piégé par les caprices du vent et du temps.
Et si ton passager novice la voit le premier jour de son voyage, ou après 6 mois passés en mer, idem.
La traduction du "Trône de fer" par exemple, a été très critiquée pour ses "merlons", ses "hourds" ses "estramaçons" et autres vocables moyenâgeux. Moi je trouvais ça bien et j'y ai appris plein de mots nouveaux
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