Imagination, Originalité... Et vos mondes ?

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Shigure
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Messagepar Shigure » 02 Jan 2007, 02:17

On est unique, nos textes le sont aussi :wink:

Sauf si on fait du plagiat sans se cacher :cool:

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Silex
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Messagepar Silex » 03 Jan 2007, 10:00

Raphaël a écrit :La science-fiction n'est pas beaucoup plus récente : début du vingtième siècle.

Heu... non. :lol:

http://fr.wikipedia.org/wiki/Frankenste ... 9e_moderne
ou simplement
http://fr.wikipedia.org/wiki/Science-fiction
Bien que ce lien n'inclue pas ENTRETIENS SUR LA PLURALITE DES MONDES (1686) par M. DE FONTENELLE, qui a mon avis contient bon nombre d'elements de SF.

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Pépère
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Messagepar Pépère » 03 Jan 2007, 21:02

Ouais qu'il y ait des éléments, qu'il y ait ceci, qu'il y ait cela, je sais pas mais on ne peut certainement pas dater la naissance d'un genre...


Frankestein on peut parler de fantastique...

et puis sur wikipedia :

Le terme français « science-fiction » a pour origine le terme anglais science fiction qui est apparu pour la première fois en 1851 sous la plume de William Wilson dans un essai intitulé : A Little Earnest Book Upon A Great Old Subject. Ce n'est pourtant qu'en 1929, suite à l'éditorial d'Hugo Gernsback dans le premier numéro du pulp magazine intitulé Science Wonder Stories, que le terme commence à s'imposer outre-Atlantique, aussi bien dans les milieux professionnels que chez les lecteurs, remplaçant de facto d'autres vocables alors en usage dans la presse spécialisée comme « scientific romance » ou « scientifiction ».



M'enfin bon ça ne veut trop rien dire tout ça à mon avis... :wink:
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Silex
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Messagepar Silex » 03 Jan 2007, 22:54

Raphaël a écrit :La science-fiction n'est pas beaucoup plus récente : début du vingtième siècle.

Pépère a écrit :je sais pas mais on ne peut certainement pas dater la naissance d'un genre...

whistle

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Roland Vartogue
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De l'originalité de vos mondes...

Messagepar Roland Vartogue » 29 Jan 2007, 10:53

Je ne sais pas pour vous, mais quand je conçois un livre de fantasy, il me parait hautement nécessaire de créer un cadre à l'action qui donne le sentiment d'explorer un territoire vierge : autrement dit, un monde imaginaire qui soit à la fois cohérent et surprenant pour le lecteur. Ce genre littéraire auquel beaucoup d'entre nous s'adonnent a justement pour caractéristique principale de permettre de sortir totalement des sentiers battus et de créer des univers étranges, loin des normes de la fiction habituelle.

Et pourtant, alors que je parcours sommairement les présentoirs des librairies, je suis un peu dépité de ne tomber presque toujours que sur des livres de fantasy ayant pour cadre des mondes finalement très "conventionnels". Soit, on se trouve dans un moyen-âge légèrement matiné de fantastique (dans le style de Hobb ou de Martin), soit on a un de ces mondes très populaires à la Tolkien où les humains cotoient des races aussi surprenantes que des elfes et des nains.
Il y a bien des exceptions, fort heureusement, et j'ai particulièrement aprécié le cycle des Prince d'Ambre parce qu'il constituait un bel exemple de fantasy originale.

Alors je vous pose la question à vous, qui écrivez tout comme moi dans un bienveillant anonymat, n'avez-vous pas le besoin de créer des mondes au parfum d'inédit, de construire une oeuvre sur des principes qui n'appartiennent qu'à vous et qui vous démarquent de ce qui s'est fait jusqu'à présent ?
C'est là que j'ai rencontré mon seigneur et maître. Ce n'était pas par hasard, comme ce n'est pas par hasard si je suis le conteur de cette histoire.

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Messagepar GabrielleTrompeLaMort » 29 Jan 2007, 10:58

Moi j'essaie toujours de me démarquer. Parce que j'aime être originale. ^____^
Genre mon Egypte alternative, ou, pour un autre roman abandonné pour l'instant, un monde exclusivement composé d'îlots.

Mais je ne trouve pas que les mondes médiévaux 'fantastique' et ceux ressemblants à Tolkien ne soit pas originaux.
C'est original mais on s'en est lassé. Certains, non. Et puis le nouveau public de la fantasy ne se tournera pas vers quelque chose de TRES original mais vers la fantasy plus "classique" qui, à ses yeux, est déjà très originale !

L'originalité dépend de ton niveau de connaissance en fantasy, c'est très subjectif. ;)
C'était la petite parenthèse de fin de post. ^^;;;
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Roland Vartogue
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Messagepar Roland Vartogue » 29 Jan 2007, 11:14

Attention, je ne dénigre pas les mondes "classiques". Ca peut avoir son charme et ça aide souvent à rentrer dans l'intrigue de garder une certaine familiarité au lecteur.
Je parle juste d'un goût personnel en temps qu'auteur qui me pousse à rechercher ça. Je crois que c'est une tendance qu'ont certains d'entre nous et que d'autres ne partageront pas du tout. Certains ne verront que peu d'intérêt à construire un univers très original et se concentreront plutôt sur des personnages singuliers ou une intrigue assez torturée.

En fait, pour se démarquer sans aliéner le lecteur, il suffit parfois tout simplement d'aller au bout d'une idée, même si elle parait d'une banalité consternante.

Prenons Harry Potter. Un gamin inscrit à une école de sorciers c'est on ne peut plus conventionnel, même si ça se passe à l'époque moderne. Pourtant, ce qu'a fait Rowling que personne n'avait fait avant - me semble-t-il - c'est qu'elle s'est demandée quelles seraient les conséquences au fait que des sorciers vivent parmi nous. A partir de cette question, elle a du bâtir tout son petit univers pour qu'il tienne debout. Le résultat est très riche et a sans doute beaucoup contribué au succès de la série.

Je sais que ça parait contradictoire avec mon premier commentaire, mais pour moi ça c'est un cadre original.
Dernière édition par Roland Vartogue le 29 Jan 2007, 15:08, édité 2 fois.
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Yzabel
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Messagepar Yzabel » 29 Jan 2007, 11:49

Beuh... J'ai tellement voulu faire dans l'originalité, je crois, que mon monde de fantasy a viré à un vernis de médiéval semi-crade et d'Eglise/inquisition oppressante recouvrant une couche de science-fiction et de post-apocalyptique. :lol:

(Bah oui... Entre mes "elfes" qui ne portent plus ce nom que dans mes vieilles notes et mes "sorciers" avec leur science qui s'appuie sur des organismes vivants à base de silice, je crois que je ne peux plus vraiment appeler cela de la fantasy... si?)

Mais je pense aussi qu'"originalité" dépend en partie des connaissances des lecteurs ET des auteurs. Le jeune aspirant-auteur qui n'a lu, disons, que Tolkien et Jordan, aura sans doute un besoin de faire dans l'original qui sera moindre que celui d'un auteur-lecteur plus chevronné, tout simplement parce que dans le premier cas, il disposera de moins d'éléments de comparaison, et ressentira peut-être moins le besoin d'aller chercher très loin l'originalité.

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Messagepar Ombre Volage » 29 Jan 2007, 12:55

L'originalité peut se trouver dans l'intrigue et dans les personnages. Personnellement je n'ai pas l'intention de faire un monde révolutionnaire.
La seule chose que je trouve dommage c'est qu'on ait toujours les mêmes races.
Chacun façonne son monde selon ses lectures, ses goûts, ses rêves. Je pense que la notion d'originalité est très subjective. Ce que tu trouveras banal pourra paraître original aux yeux de quelqu'un d'autre.

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Messagepar Beorn » 29 Jan 2007, 12:59

Intéressante question.

Un monde très original, c’est quand même très dangereux à manipuler.
On risque surtout de voir apparaître des explications longues et tortueuses à chaque fois que le héros va croiser telle ou telle race, à des rappels historiques sur les guerres passées entre tel et tel monde, et tout cela va nous alourdir le récit.
En plus, à créer un univers très riche, on fait du monde lui-même une sorte de personnage incontournable qui donne des contraintes très fortes à l’intrigue : telle action sera impossible, ou telle organisation géniale devra forcément jouer un rôle, pour justifier le fait qu’on l’ait inventée.

Avoir un monde plus banal, c’est aussi se ménager des « effets de curiosité » : si tout se passe comme au Moyen-Age ou presque, la moindre sorcière devient un mystère qui suscite l’intérêt des personnages, et aussi du lecteur (voire le Trône de fer et la réapparition progressive de la magie)
Tandis que dans un monde où rien ne ressemble à ce qu’on connaît, on ne sera pas très curieux de chaque nouveau phénomène rencontré, on mettra cela sur le compte du monde farfelu.

Ce que j’aime, en tant que lecteur, ce n’est pas tant un monde différent, qu’une impression d’étrangeté. Si on ne me dit rien, si les personnages évoluent dans leur monde comme si de rien n'était, je resterai à l’affût de tous les détails.

Le monde des Princes d’Ambre, comme celui de Dune pour la SF, ou encore le monde de Terremer ou de la planète Pern dans une moindre mesure, ont réussi à sortir des sentiers battus. Tant mieux pour eux et pour nous.
Les auteurs ont réussi à créer des univers à la fois totalement dépaysants et en même temps accessibles au lecteur, permettant des intrigues riches, mais enfin, ne perdons pas de vue que ce sont des quasi-génies.

Pour tous les autres, c’est extrêmement compliqué. Le risque, c'est d'oublier les personnages, de perdre le lecteur et de se perdre soi-même dans une forme d’encyclopédie imaginaire qui prend le pas sur l’intrigue et qui empêche le lecteur de visualiser et de comprendre.

Prenons un exemple : Si vous dites que votre héros John, armé d’une épée bâtarde bien rangée dans son fourreau, se rend dans une taverne et se met à jouer aux dés avec un sorcier minable radié de l’ordre, qui va le plumer toute la nuit, et que tout cela va tourner en rixe générale, vous avez déjà vu cette scène cent fois. Pas original, certes. Mais aucun effort à fournir pour visualiser la scène. Une intrigue complexe, un personnage tortueux pourront alors trouver leur place.

Si vous dites que G’brhouridan, un blompien dépourvu de corps solide et se déplaçant par fusion-reptation sur des granules de silices jusqu’au mont Fristfgh, situé au croisement des mondes dans le Néant cosmique, qui est à la fois le point le plus haut et le plus bas de l’univers, et illuminé de la divine couleur —imperméable aux yeux des mortels— et cela afin de retrouver l’arme absolue des shoguns de l’espace, qui lui permettra d’accéder au rang de gardien stellaire des interstices du vortex, pour la plus grande gloire du clan des M’in, sous fraction du troisième schisme de l'ordre du Dieu Khâl —arme consistant en un hyper-tensio-régulateur permettant de surveiller le flux des ondes gaspar-lombriques dans tout le complexe des multivers,
alors là, vous aurez du mal à faire frissonner d’angoisse votre lecteur si G’brhouridan se retrouve soudain aux prises avec une nébuleuse vivante de lumière noire au service du malfaisant Dieu Rufus-Canus et prête à engloutir son karma-spirit en contournant ses barrières mentales, tout cela à une distance de dix-huit millions de parsecs, par simple courant-contagion des cent milliards de bêta-organismes-stellaires formant un pont de conscience entre l’un et l’autre.
Gasp ! Encore un coup des croyants du deuxième schisme de l'ordre du Dieu Khâl !

Hi hi ! bon j’arrête. :lol:
Alors des univers géniaux, oui, mais tout le monde n’est pas Roger Zelazny, si beaucoup d’auteurs ne s’y risquent pas, à mon avis, c’est tout simplement que c’est une pente très glissante.
Dernière édition par Beorn le 29 Jan 2007, 13:37, édité 1 fois.
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Ookdelph
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Messagepar Ookdelph » 29 Jan 2007, 13:32

Yzabel a écrit :(Bah oui... Entre mes "elfes" qui ne portent plus ce nom que dans mes vieilles notes et mes "sorciers" avec leur science qui s'appuie sur des organismes vivants à base de silice, je crois que je ne peux plus vraiment appeler cela de la fantasy... si?)


J'ai deux remarques sur ce que tu dis là.

D'une, mais je ne m'y attarderai pas : si tes personnages ont tout des elfes sauf le nom, gare à toi :twisted: D'une façon générale, il faut éviter de faire du "pseudo-original", sinon le lecteur se sentira floué en se rendant compte qu'en fait les Gr'üntzyrgh sont en fait des bêtes nains, les Berrfarrargh seulement des hommes à la peau verte, chacun avec les caractéristiques de leurs modèles, sans grande différence...

Bref.

De deux, ce n'est pas en se cantonnant à une définition étriquée de la fantasy qu'on pourra faire quelque chose d'original... Noirez a bien réussi, je trouve, à faire de la fantasy - clairement de la fantasy, que ce soit "au feeling", ou par élimination si on tient à s'appuyer sur des définitions (perso c'est pas mon truc d'ergoter là-dessus) - TRES originale, avec Féérie pour les ténèbres et ses suites.

Alors quand je vois, Yzabel, que tu hésites à appeler "fantasy" ce que tu écris avec les éléments dont tu parles, je me dis que ce serait dommage que tu t'arrêtes à des frontières dressées par des chipoteurs. S'il y a des éléments qui seraient inexplicables dans notre monde, et que certains de ces éléments sont acceptés (connus, normaux, quotidiens, peu importe) par tes personnages, c'est de la fantasy. En gros. Et dans le détail, du moment que ce que tu écris est intéressant et original... en fait, le détail on s'en fout :cool:

/D., vous pouvez reprendre une discussion normale.

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Roland Vartogue
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Messagepar Roland Vartogue » 29 Jan 2007, 14:32

Beorn a dit :
Le monde des Princes d’Ambre, comme celui de Dune pour la SF, ou encore le monde de Terremer ou de la planète Pern dans une moindre mesure, ont réussi à sortir des sentiers battus. Tant mieux pour eux et pour nous.
Les auteurs ont réussi à créer des univers à la fois totalement dépaysants et en même temps accessibles au lecteur, permettant des intrigues riches, mais enfin, ne perdons pas de vue que ce sont des quasi-génies.


Ah, là j'ai envie de dire que tu baisses les bras trop vite. Ca ne me parait pas hors de portée de nous autres, petits amateurs, que de construire un truc à la fois simple et novateur.
Parfois, ça peut venir d'une idée toute bête qui nous trotte dans la tête et qui prend forme sans qu'on sâche vraiment pourquoi, parfois encore ce sera un coup de bol au beau milieu d'une période d'inspiration. Ca n'arrive pas qu'aux "génies".
Alors si on a l'envie de faire ça, il faut essayer.

Bien sûr, si ça vous branche pas, ne vous forcez pas hein... Les ambiances médiévales ça a aussi du bon et je suis content de pouvoir en lire de temps en temps.
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Messagepar UNblue » 29 Jan 2007, 14:36

J'ajouterai que l'originalité passe aussi par la psychologie et les mentalités.
Par exemple, dans le pavé que je suis en train d'ingurgiter, Le Secret de Ji, le comportement des personnages est typiquement fin XXe siècle alors qu'il s'agit d'une époque médiévale ! Je pense que l'auteur ne s'en est même pas aperçu, mais moi je trouve ça d'une platitude navrante.
Faire original, c'est aussi surprendre le lecteur en développant une altérité avec la façon de penser du personnage - là encore, en gardant une savante mesure pour éviter une dissociation nuisible ("J'ai vraiment du mal à éprouver quelque chose pour les troubles digestifs de Grüík la limace stellaire...").

En plus, il y a une limite à la complexité d'un univers imaginaire. Quand on voit la richesse énorme d'une seule époque historique dans une seule culture humaine, on a parfois du mal à prendre au sérieux une intrigue mettant en scène une planète entière sur 500 pages ; dans un monde nécessairement simplifié.

Donc, faire original tout en gardant suffisamment de bases connues pour créer un lien avec le vécu et les préoccupations du lecteur, c'est peut-être là la solution (c'est trop simple dit comme ça...)
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Messagepar GabrielleTrompeLaMort » 29 Jan 2007, 14:57

Comme a dit Beorn, il est très difficile d'intégrer les éléments originaux au récit sans passer par des explications de trois pages.

Moi, ce que je trouve encore plus difficile, et comme l'a soulevé UNBlue d'une manirèe différente, c'est de justifier le fait que ce soit original ! Justifier toutes ces "extravagances" et autres.

C'est valable pour les histoires plus classiques aussi, bien sûr, mais c'est moins difficile.
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Messagepar Yzabel » 29 Jan 2007, 15:27

Chouette, des remarques! :cheers:
Ookdelph a écrit :D'une, mais je ne m'y attarderai pas : si tes personnages ont tout des elfes sauf le nom, gare à toi :twisted: D'une façon générale, il faut éviter de faire du "pseudo-original", sinon le lecteur se sentira floué en se rendant compte qu'en fait les Gr'üntzyrgh sont en fait des bêtes nains, les Berrfarrargh seulement des hommes à la peau verte, chacun avec les caractéristiques de leurs modèles, sans grande différence...

C'est plutôt le contraire: ils n'ont rien des elfes, sauf le nom. :lol: Disons que lorsque j'ai commencé à bosser sur ce monde-là, j'étais à fond dans Tolkien et c'étaient bien des Elfes. C'est pour cela que dans mes vieilles notes, j'ai encore marqué "Elfes", en fait. C'est par suite d'évolutions que je me suis rendue compte qu'ils n'avaient vraiment plus rien d'elfique (ils n'aiment même pas la forêt, tiens), et que j'ai beaucoup de mal moi-même à me rappeler pourquoi j'avais mis des elfes, pour commencer. (Ceci dit, ils ont raison d'être là, ce n'est pas juste pour faire joli.)

Ookdelph a écrit :Alors quand je vois, Yzabel, que tu hésites à appeler "fantasy" ce que tu écris avec les éléments dont tu parles, je me dis que ce serait dommage que tu t'arrêtes à des frontières dressées par des chipoteurs. S'il y a des éléments qui seraient inexplicables dans notre monde, et que certains de ces éléments sont acceptés (connus, normaux, quotidiens, peu importe) par tes personnages, c'est de la fantasy. En gros. Et dans le détail, du moment que ce que tu écris est intéressant et original... en fait, le détail on s'en fout :cool:


De la façon dont j'ai construit les choses, l'hypothétique lecteur qui va prendre mon hypothétique roman sur l'étagère car il veut de la fantasy "classique" va le balancer contre le mur au bout de sa lecture, au vu des concepts de pure science-fiction sous le vernis (d'accord, pour moi, rien que la télépathie appartient déjà au domaine de la SF, mais ça doit être personnel). C'est vrai que pour peu qu'on ne se limite pas aux subdivisions les plus classiques de la fantasy, ça en fait sans doute encore partie. Science-fantasy, ça reste acceptable? :wink:

Bon, j'arrête, revenons-en au sujet lui-même, je crois. :)

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Messagepar Yzabel » 29 Jan 2007, 15:39

UNBlue -- Je n'ai pas lu l'ouvrage que tu mentionnes, mais je dirais que ça doit choquer parce que justement on s'attend à une mentalité médiévale, et que du coup ça sent l'originalité trop facile, c'est bien cela? Est-ce que c'est justifié à un moment ou un autre dans l'histoire, ou bien est-ce que c'est (j'en ai l'impression) gratuit/inconscient? Un peu comme la conception trop courante chez certains de "Galilée=science=athée" et autres, alors qu'en définitive tous ces gens-là demeuraient fort croyants, mais qu'on a plus de mal à envisager cela de nos jour? (Ca, c'est l'un des petits détails qui me fâchent, ex-historienne aidant :lol:)

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Messagepar Napalm Dave » 29 Jan 2007, 19:24

Question très intéressante soulevée par Roland.
Pour ma part, mon monde de Nékroôs est très élaboré sans être particulièrement révolutionnaire. J'ai planté le décor puis effacé les poncifs du jeu de rôle et des univers vraiment classiques pour me centrer sur un monde "médiéval-féérique". Pour faire simple, c'est un monde né des divagations d'une entité supérieure à l'agonie: donc il existe des points communs entre ce monde et ceux que son créateur a connus (dont la terre). Tout y a une justification, rien n'est laissé au hasard...

Mes connaissances historiques m'ont également permis les écueils et les anachronismes regrettables dont parle UNblue pour Ji. Ce n'est pas parce que l'on fait de la fiction qu'il ne faut pas se mettre dans la tête des anciens...

Les races que j'ai créées ont un lien avec les fées des différents folklore terriens, mais j'ai évité au maximum les peuples trop "tolkieniens": ainsi les elfes (ou plutôt les alfars) de Nékroôs ne sont pas un peuple à part entière mais un groupe de peuples ayant des origines bien spécifiques et partageant certains caractères communs. De plus ils cohabitent avec des peuples qui ne sont pas de ce monde, ou même issus d'autres réalités d'existence.

Vous allez me dire, ça fait un monde touffu et pas évident à appréhender pour le lecteur. Certes, mais je tâche de répartir les informations sur le monde le long du récit plutôt que de me lancer dans trop longs laïus explicatifs. Prenant exemple sur Brussolo (au hasard :lol: ) qui arrive à mettre en scène un monde et ses originalités au fil du roman et à clore son histoire en un seul et unique volume...

L'originalité, ce n'est pas vraiment le monde que vous décrivez, mais comment vous le décrivez! Pour ma part, je suis assez traditionaliste et pas franchement porté sur les mondes trop "révolutionnaires" (ou du moins les tentatives de mondes révolutionnaires) ou trop délirants. La cohérence d'un monde est pour moi essentielle, vous pouvez, à l'instar de J.K. Rawling, avoir un monde très classique mais agrémenté de quelques très bonnes idées qui font toute la différence.
Dernière édition par Napalm Dave le 29 Jan 2007, 20:01, édité 1 fois.

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UNblue
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Messagepar UNblue » 29 Jan 2007, 19:56

Yzabel a écrit :UNBlue -- Je n'ai pas lu l'ouvrage que tu mentionnes, mais je dirais que ça doit choquer parce que justement on s'attend à une mentalité médiévale, et que du coup ça sent l'originalité trop facile, c'est bien cela? Est-ce que c'est justifié à un moment ou un autre dans l'histoire, ou bien est-ce que c'est (j'en ai l'impression) gratuit/inconscient?


Euh... C'est peut-être justifié plus loin dans le bouquin mais j'en doute, c'est juste moisi, en fait. La foi des personnages dans un panthéon polythéiste sans relief n'est ajoutée que comme comme une garniture sur des stéréotypes gonflants (ça a pas l'air comme ça, mais je vais aller jusqu'au bout de ce livre !).

Tu fais bien de souligner l'aspect religieux, parce que c'est aujourd'hui difficile à comprendre pour des jeunes nés dans le seul pays du monde à comporter une majorité d'athées.

On touche à mon avis à un point clé de la littérature, celui de l'identification aux protagonistes. On est tous d'accord que le lecteur, surtout en fantasy, doit pouvoir s'identifier au héros ou au moins partager certaines expériences pour pouvoir apprécier l'intrigue.

Or, que faire quand le protagoniste est issu d'une culture aux valeurs radicalement différentes des nôtres ? Sans avoir à chercher bien loin, imaginez un personnage typiquement issu d'une société d'avant les Lumières ou leur équivalent : il sera probablement (mais pas forcément, hein !) affreusement sexiste, superstitieux et même raciste, car les concepts de Droits de l'Homme, de liberté, d'égalité, de démocratie lui seront complètement étrangers... Il n'aura rien à redire à l'esclavage ou à la peine de mort, et s'il renverse le méchant despote tyrannique, ça ne sera que pour le remplacer par un autre, car il n'imagine pas encore la démocratie participative...

Problème pour l'auteur, donc : dans le med-fan, il y a forcément une grosse dose de barbarie à l'ancienne qui va déteindre sur le héros et le rendre antipathique. Pour s'en sortir, il existe la solution dite 'A la Thorgal' où le héros est un parangon de vertu solitaire dans un univers de violence et d'injustice ; mais on risque alors de dresser le héros contre l'univers.

Comme le dit Yzabel, ce que l'on pense être des contradictions dans la pensée des anciens etait à l'époque tout à fait acceptable. Je rappelle ainsi que Platon défendait la dictature, et que Thomas Jefferson, principal rédacteur de la constitution américaine et abolitionniste convaincu, possédait des centaines d'esclaves...

On peut même pousser la reflexion plus loin : dans un futur distant d'un ou deux siècles, imaginons nos descendants, tous végétariens, qui considéreraient tel ou tel personnage historique ou littéraire comme un horrible monstre sans coeur parce qu'il aimait manger des steaks saignants !

La clé, encore une fois, c'est la cohérence qui fait que vos personnages collent à votre monde, et qu'on ait pas l'impression que tout ait été copié-collé pour l'occasion.
(et je viens encore de taper un pavé... Je vais aller m'acheter une vie, tiens)
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Messagepar ereneril » 29 Jan 2007, 20:47

Pour ma part, l'originalité est dans le détail pas dans les grandes inventions de mondes ou races hallucinantes.

Dans mon roman on ne croise finalement que des choses très classiques. Même des nains et des elfes.

Ca a l'avantage de faire référence a du connu. Pas besoin de se lancer dans des pages de description socio-morpho-politique. Ca me permet de m'attarder sur la psychologie des personnages.

Ainsi mon elfe, présenté de prime abord comme un elfe d'Epinal (beau et tout) va se dévoiler peu à peu, se montrant tour à tour aimable, hautain, franchement raciste, facho convaincu pour s'avérer finalement être un manipulateur qui dire la plupart des ficèles en sous-main. Il dévoile ses cartes peu à peu.
La montée vers la révélation de ce qu'il est vraiment se fait peu à peu. C'est d'autant plus surprenant pour le lecteur (enfin j'espère whistle ) qu'il part avec des idées préconçues : elfe = gentil).

Avec des races originales je n'aurais pas pu prendre ce contrepied. inventer une race apparemment gentille et en montrer un représentant méchant aurait été malhonnête tandis que tordre un peu les idées préconçues est plus sadique. diablo
Ca ne plaira peut-être pas aux midinettes amoureuses des facéties d'Orlando Bloom mais c'est très bien comme ça :twisted:
Les dés ont fini de rouler...

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Yzabel
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Messagepar Yzabel » 29 Jan 2007, 20:52

Je vais peut-être le lire, ce bouquin, juste histoire de voir et de me faire ma propre opinion. Cela m'intrigue.

En tous cas, il est vrai que cette question d'identification est importante, et que parfois cela peut devenir un problème quelque peu insoluble... Car si c'est pour créer un pseudo-Moyen Age parfait où tout le monde à les mêmes valeurs qu'à notre époque, autant écrire l'histoire d'une bande de rôlistes qui font un GN et s'y croient un peu trop. :lol: (Et qui ne vident pas leur pot de chambre pas la fenêtre, eux. *va nettoyer ses héros qui ont raté leur jet d'Esquive*)

Je me suis retrouvée entre autres face à des différences de perception assez énormes en ce qui concernait un personnage oblat. On me disait "ce pauvre gars doit produire de l'angst à la pelle, avec un tel passé: il n'a même pas connu sa famille, etc.", mais en définitive, dans ce contexte-là, qu'est-ce qui était le plus dur: crever de faim parce que ladite famille de paysans ne pouvait pas nourrir ses six gosses survivants, ou avoir la chance d'être donné à un monastère, élevé là-bas, et se voir assurer au moins un avenir et une pitance dans son assiette, à défaut d'une totale liberté d'action? Et moi de répondre, "ben non, il est heureux ce type, en plus ça lui a appris à lire et il adore ça". Comme quoi...

@Ereneril: marrant, ton elfe me rappelle un peu celui de Mind Flayed, d'un seul coup... :lol:

Ce qui me fait penser: peut-être bizarrement, l'Histoire elle-même est souvent une bonne source d'inspiration, qui contrairement aux attentes n'empêche en rien l'originalité ("tout a déjà été fait", certes, mais tout est aussi si vaste qu'il y a là matière à réfléchir, à extrapoler et à rebondir -- et, comme tu le mentionnes, à tordre des concepts existants pour en faire quelque chose de différent, de mieux).

Et moi aussi je devrais m'acheter une vie, mais je suis trop pauvre, alors ça attendra.


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