Fichtre! Diantre!
Comme tu y vas Bunny!
Mais bien sûr que c'est une caricature, avec tous les poncifs habituels à la clé.
Quant à rendre tout ceci dramatique...
Pour 50€ de l'heure, je veux bien te l'expliquer
Fauchée ? Ca m'aurait étonné aussi... Moi et la chance...
Alors, dramatiser?
Je crains de devoir être un peu plus long, histoire d'installer quelques éléments indispensables. Cela dit, s'inquiéter pour un perso qu'on ne connaît pas cela me semble ardu. C'est plus facile dans un roman, où on a le temps de s'attacher au héros.
Allons-y (ce sera du brut sans relecture, alors tant pis pour les imperfections):
La rue était plongée dans une pénombre crépusculaire. Les vénelles adjacentes étaient autant de bouches obscures vomissant leur haleine nauséeuse.
Orphäs frissonna. La puanteur ambiante lui arrachait des grimaces de dégoût, et il commençait à regretter d'être venu jusqu'ici.
Il sursautait à chaque bruit, comme si des créatures fantômatiques allaient jaillir des ténèbres. Puis souriait nerveusement en voyant filer un rat irrité,zigzagant entre les déchets répandus à même le sol fangieux.
Le jeune noble regarda autour de lui, à la recherche d'un indice lui permettant de retrouver son chemin, mais toutes les bâtisses lépreuses se ressemblaient et rien dans cette rue tortueuse n'indiquait que sa marche aveugle aurait une fin.
Il soupira, abattu, quand soudain, une des formes allongées contre les murs lézardés s'extirpa de l'ombre et s'avança en titubant vers lui.
L'inconnu avait tout d'un ivrogne parvenu au stade ultime de sa déchéance. Il n'était vêtu que de haillons déchirés, et sa peau crasseuse et grêlée portait les stigmates de nombreuses rixes passées.
De son seul oeil valide, l'homme fixa le nobliau tétanisé. sa bouche s'entrouvrit, laissant apparaitre de rares dents gâtées.
Avec ce qui se voulait être un sourire, le gueux interpella Ophräs:
- Une pièce, messire, couina-t-il en s'approchant à pas lents.
Le jeune homme recula instinctivement. Sa main droite se porta sur son flanc où aurait dû se trouver sa dague, mais il la retira aussitôt, se maudissant de l'avoir laissée avec ses bagages à son auberge.
Puis, il tira une piécette de sa bourse presque vide, et la jeta à l'inconnu qui l'attrapa au vol, avec une remarquable dextérité.
L'ivrogne la fit sauter dans sa main, manifestement contrarié. ses gestes vifs contredisaient son apparente ébriété et Ophräs en conçut une peur irrépressible.
- Une cuivrée? grogna l'épave humaine avant de glisser cette dernière dans sa ceinture. Que veux-tu qu'je boive avec ça ?
L'homme se pencha en avant, et son souffle pestilentiel atteint la face livide du jeune noble.
- Il va falloir être plus généreux avec Tobias, messire, siffla-t-il entre ses lèvres luisantes. Beaucoup plus...
Acculé contre un mur, Ophräs tenta de se dégager en calmant son menaçant vis-à-vis:
- Ophräs Dal'Urs pour vous servir, monsieur. Je serais ravi de vous convier à la première auberge venue, pour peu que vous m'indiquiez comment regagner le port.
Un rictus ironique illumina la face vérolée de l'inconnu.
- T'es bien serviable toi! Contente-toi de me filer quelques dorées, et j'te laisserai regagner ton palais.
Ophräs cilla, ne sachant que faire. L'homme était manifestement plus vigoureux que lui, et il ne doutait pas un seul instant que le gueux n'hésiterait pas un instant à l'égorger s'il lui résistait.
Il fouilla frénétiquement dans sa maigre bourse et en tira quelques pièces qu'il fit tomber dans la boue. L'ivrogne les regarda choir, puis le toisa sans aménité.
Son bras se détendit brusquement, et Ophräs sentit les doigts de son agresseur lui enserrer violemment la gorge.
- T'as pas encore compris ? Envoie tout ton fric, enfoiré, ou je te saignes comme un goret!
Le jeune noble, incapable de repousser la main lui écrasant le cou, haleta tout en pâlissant davantage:
- Prenez... tout... je n'ai...rien d'autre...
Le gueux renifla écoeuré.
- T'as mouillé tes chausses, l'aristo ? ricana-t-il subitement.
De sa main libre, il arracha la bourse qu'Ophräs tenait encore du bout des doigts. Puis, il sourit et cracha sur le visage de sa victime.
Le nobliau s'effondra dans la boue saumâtre. Il était secoué de tremblements incontrôlables et entrevit à peine le pied que l'autre lui balança dans les côtes.
- Crève ordure! Tobias boira à ta santé!
Le visage inondé de larmes, Ophräs entendit un cri rauque, suivit d'une chute. Il leva la tête, mortifié, et découvrit un colosse qui se tenait au-dessus de l'ivrogne plié en deux.
Le sergent de la milice leva de nouveau son bâton ferré, et ajusta un coup vigoureux qui fendit le crâne du misérable.
Ce dernier s'effondra, la face ensanglantée, complètement défoncée.
Ophräs recula précipitamment, du sang poisseux sur la figure. Il resta hébété un moment, jusqu'à ce que le vigile le relève d'une poigne puissante.
- Il ne faut pas traîner ici, messire. Le quartier est dangereux.
Le noble hocha la tête, plus humilié que meurtri. Le souffle court, il suivit le géant. Il jeta un dernier coup d'oeil furtif derrière lui.
Déjà, le cadavre du borgne était assailli par une meute de gueux de toyus âges qui se battaient pour les pièces répandues à même le sol.
Voilà, stop, pour 50€, je ne peux pas faire mieux.
Cian, tigre crétin qui ne donnera plus d'exemple...