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Le cinéma vous influence-t-il ?

Publié : 14 Juin 2007, 10:54
par Roland Vartogue
Je vais encore y aller de mon petit couplet perso en introduction, mais j'ai constaté que j'écris presque autant sous l'influence des films que j'ai pu aimer que des livres que j'ai dévorés. Et il me semble que cette tendance est finalement assez représentative d'une génération d'apprentis-auteurs qui ont eu une enfance nourrie d'énormément d'images fortes.

La littérature permet de plonger totalement dans les pensées d'un personnage et de vraiment lui donner vie. Cependant, le cinéma (ou même la télévision) ont un intéret tout autre qui est de créer de véritables tableaux vivants qui dépeignent une scène dans les moindres détails et saisissent des expressions et des intonations qui ne sont pas "descriptibles" avec des mots. Le tout bénéfiscie de plus de l'apport de la musique qui apporte beaucoup pour faire naître l'émotion.

Un jeune auteur aura souvent envie de reproduire le sensations éprouvées devant un bon film. Est-ce se fourvoyer que de vouloir se focaliser davantage sur le visuel que sur l'intériorisation ?
J'ai l'impression que de plus en plus de livres fonctionnent sur cette base, comme s'il suffisait ensuite de filmer le récit comme on le ferait d'un scénario.
Cela joue beaucoup notamment pour les combats et l'action, qui ont bien plus la part belle aujourd'hui en littérature de l'imaginaire qu'autrefois. Comme si le public, à force d'être habitué à voir des scènes d'actions très dynamiques, à attendre un final spectaculaire à une histoire, en venait finalement à rechercher la même chose quand il lit.

Alors ? Est-ce que vous la ressentez cette influence du cinéma ?

Publié : 14 Juin 2007, 11:13
par Beorn
Comme tu l'as déjà très bien dit, l'écriture "cinématographique" qui fait la part belle au visuel, aux gestes et aux lumières, c'est une tentation et ça peut réussir. ça peut donner une écriture fluide et facile à lire. Mais il faut bien se garder de faire un scénario à la place d'un roman.

C'est peut-être un leurre pour certains "jeunes auteurs" de croire qu'ils vont faire un film avec un stylo, et de "voir" leur histoire comme on la verrait au cinéma.

Un peu comme un apprenti-mécano, en voyant rouler une belle voiture, se dirait "facile, il suffit d'assembler toutes les pièces de carrosserie, et je me fais la même".
Non, une voiture, ce n'est pas que de la carrosserie, et un roman, ce n'est pas juste la description visuelle de scènes. Il y a toutes sortes de "pièces" qu'on ne voit pas et qui sont pourtant indispensables.

Un roman, c'est plus riche qu'un scénario (en informations, en péripéties, en réflexions), ça demande d'autres qualités (le verbe, toujours...).
Et ça ne peut pas compter sur les les atouts propres au cinéma (beauté des images, effets de camera, bruitages, musique, charisme des acteurs etc) tous ces "accessoires" qu'on a peut-être tendance à oublier après le flim en ne retenant que la belle histoire qu'ils servent, et qui serait affreusement platounette sans eux.

Publié : 14 Juin 2007, 11:15
par GabrielleTrompeLaMort
Alors ? Est-ce que vous la ressentez cette influence du cinéma ?


Oui. :) Et d'autant plus que les gens me disent que j'ai un style "cinématographique". Je ne sais pas d'où ça peut venir ( :lol: ) mais quoi que je fasse, c'est là !!

Pour la part belle aux combats, je suis d'avis mitigé : dans les romans de littérature blanche, non,il n'y a pas la part belle aux scènes de batailles.

En fantasy, si, mais c'est encore la faute à Tolkien (et Petr Jackson du coup), et aussi au genre que l'on exploite. ^^

Publié : 14 Juin 2007, 11:22
par Xss
Plus ou moins, difficile à dire.
Disons que
1- Oui, les films et le cinéma m'inspirent.
2- Je suis très visuel (manque de pot, les descriptions ne sont pas mon truc).
3- Il m'arrive d'adopter une structure narrative propre aux films pour mes histoires. Je visualise l'histoire sous forme de scènes, avec des acteurs, et le plus souvent je "raconte la scène finie et bien jouée" que j'ai en tête XD.
Ce que tu dis à propos des scènes d'actions est plus ou moins vrai...J'aime bien faire monter les choses en crescendo pour finir avec une baston spectaculaire, mais les scènes d'action revienne souvent à se tirer une balle dans le pied en écriture. Ce genre de scène est purement visuelle, il n'y aurait que de la description : bref, un ennui mortel à la lecture, à moins d'être très doué en écriture. A ce moment là il faut se débrouiller pour inventer une scène originale et chargée d'émotion pour ne pas ennuyer le lecteur.
Mais en rester là n'est pas assez pour un livre : un livre ne divertit pas de la même façon qu'un film. Je ne crois pas qu'il existent de "vrais" livres pop-corn. Je crois que dans un livre, au delà de tout ça, on doit tenter de faire passer un message, de faire réfléchir le lecteur sur quelque chose, sinon le livre me parait un chouïa "creux". Bref, vaut mieux écrire quelque chose du style Kingdom of Heaven que Pirates des Caraibes! :lol: Enfin, c'est ce que je pense : c'est juste mon petit avis! :3

Publié : 14 Juin 2007, 11:34
par Thanatos
Je crois que la question qui se pose est de savoir d'où viennent les légumes de notre jardin (Voltaire copyright).

Bref, on se méfie des OGMs et des pesticides et finalement on ne fait plus attention qu'au goût.

Enfin, tout ce qui compte c'est la manière dont on cuisine tout ça.


(Attention! Ce post est truffé de symbolisme, doublé d'un pseudo humour de citadin qui n'y connait rien en agriculture. L'abus de sophisme made in Thanatos peut vous vriller le cerveau et vous faire obtenir la moyenne pour votre BAC philo...)

Puis les bambins d'aujourd'hui sont d'abord mis devant la télé puis apprennent à lire. Donc pour moi rien d'anormal.

Publié : 14 Juin 2007, 13:04
par Erik
J'ai eu l'occasion d'écrire pendant longtemps des scenarii. Je peux dire qu'il y a une véritable différence par rapport à l'écriture d'un roman, tout le monde peut la voir tellement c'est flagrant.
Oui, le cinéma c'est un art du mouvement, donc de l'action il doit y en avoir. De plus, tout est donné ou presque à voir, ce qui ne permet pas à l'imagination de travailler au contraire du roman, où là l'interprétation prend son sens.
Le roman permet davantage de possibilités, même s'il est vrai que graphiquement le cinéma épique US grand public peut nous on mettre plein la vue, avec de l'émotion, ce qui est peut-être plus dur dans un roman de fantasy.
Mais ces deux medias ont des objectifs divergents même si ceux-ci restent dans la sphère dite du divertissement. Pour moi, ce sont deux arts avec un grand A mais avec chacun ses particularités.

Et non, je n'écris pas un roman comme j'écris un scénario. Mais ce n'est pas le cas de tout le monde.

Publié : 14 Juin 2007, 17:57
par Napalm Dave
Ce qui est certain, en tout cas c'est comme cela que je le ressens lorsque j'écris, c'est que le fait de baigner dans une culture cinéma depuis tout jeune a forcément une influence sur notre façon d'écrire.
Par rapport à nos aieux qui n'allaient pas ou peu au ciné, nous sommes influencés par le visuel des scènes, la visualisation du héros, le découpage aéré en "scènes" (appelez les chapitres, paragraphes, itérations ou autres) de l'histoire...
Il m'arrive même de noter, dans mes brouillons, "zoom" ou "focus" sur tel personnage, tel action. Je liste mes personnages avec leurs caractéristiques physiques et psychologiques comme lors d'un casting, et ce même si je ne les décris pas en détail plus tard.
Notre culture est influencée par les arts visuels et je crois que cela s'en ressent à un moment ou un autre sur nos écrits, il y a quand même une différence entre la manière d'élaborer un écrit cchez un auteur de fiction du début du XIXème siècle et un auteur de fiction de notre époque.

Publié : 14 Juin 2007, 18:29
par Roland Vartogue
Pour ce est qui de l'influence des scènes d'action sur la littérature, je suis vraiment persuadé que ça a énormément changé notre perception du rythme dans un récit d'aventure.

Gabrielle parlait du fait que c'était Tolkien qui avait poussé les auteurs à mettre de l'action en fantasy mais je ne suis pas tellement d'accord. Il n'y a pas plus d'action dans le Seigneur des anneaux que dans n'importe quelle mythologie. En fait, il y en a même très peu quand on y pense par rapport à la dimension épique d'un tel récit.

Une fois qu'on a vu 45 minutes de bataille du gouffre de Helm dans le film "Les deux tours", on a tendance à penser que ça devait être un gros morceau du livre, mais il n'en est rien. C'est réglé en une poignée de pages et la description des combats en eux-mêmes ne doit prendre que quelques paragraphes.
De nos jours, un auteur n'écrirait jamais une telle prise de forteresse sans essayer de lui donner plus de punch. Il suffit de voir ce que faisait Gemmel par exemple des décénies après Tolkien. Ce n'était plus du tout la même démarche.
Maintenant, si on veut écrire une scène de bataille la plupart du temps, on s'intéressera aux luttes de chacun des protagonistes sur le terrain, on verra les morts tomber, on se rendra compte très progressivement que des défenses vont s'abattre, on décrira en détail les charges de la dernières chance et aussi les ordres lancés pour motiver les troupes...

Moi, dans cette recherche d'efficacité et de "temps réel", je vois avant tout la marque du cinéma.

Publié : 14 Juin 2007, 19:42
par GabrielleTrompeLaMort
Roland Vartogue a écrit :Gabrielle parlait du fait que c'était Tolkien qui avait poussé les auteurs à mettre de l'action en fantasy mais je ne suis pas tellement d'accord. Il n'y a pas plus d'action dans le Seigneur des anneaux que dans n'importe quelle mythologie. En fait, il y en a même très peu quand on y pense par rapport à la dimension épique d'un tel récit.


Pas exactement, je n'ai pas épilogué car je devais faire vite. Là j'ai le temps, allons-y !

Depuis l'adaptation de Tolkien par Peter Jackson, les auteurs en fantasy cherchent à faire toujours plus épique, plus haletant, plus gigantesque, plus "plus", plus tout !! Ca a fait frétiller pas mal d'imaginations endormies (ou pas) qui se sont dit : et si je trouvais "mieux" ou équivalent en termes de bataille ? (et c'est aussi valable pour les personnages, le monde, etc)

Le livre a autant influencé les auteurs que les films, sauf que c'était plus discret, tandis qu'après le film, ça a pour ainsi dire fait "exploser" le genre et la formule "plus + adjectif au choix". ^^;;;

Pour revenir sur la question : le cinéma (et plus largement les autres médias comme la TV) influencent énormément mon écriture. Je viens de trouver la raison qui fait que l'on trouve mon roman cinématographique : il a été écrit comme un film - mais pas comme un scénario !!!

A chaque début de passage, il y a un en-tête "lieu + précision du lieu + jour + heure". La construction et l'enchaînement des scènes est aussi fait à la manière d'un film. Les multiples points de vue qui s'enchaînent y font penser aussi.

Sans compter qu'on me dit tout le temps que j'ai une écriture cinématographique. lol.

Pourtant, j'ai écrit ce livre comme un livre, sans vouloir ce rendu au départ. Ca ne me déplaît pas, je dois dire. ;)

EDIT : d'autant plus qu'un de mes personnages principaux est très précisémment inspiré d'un personnage de série. :heart: :lol:

Publié : 14 Juin 2007, 19:48
par Napalm Dave
Je vois très exactement ce que vous voulez dire. L'influence de la fiction cinéma ou télé nous pousse à choisir des points de vue et un découpage scénique propre à interpeller le lecteur, d'autant que l'écriture a ceci de grisant qu'elle rend tout possible et sans limite de budget ou de figurants!^^
Dans la nouvelle que je suis en train d'écrire, j'ai l'impression de voir dans ma tête un moyen métrage dont les scènes s'ajoutent au fur et à mesure, je dois chaque fois choisir un nouveau ressort original pour les rendre plus savoueuses et je rejoue l'action dans ma tête.

Publié : 14 Juin 2007, 19:51
par Roanne
Je suis d'accord avec Roland Vartogue, dans les écrits du SdA, les scènes de bataille sont occultées par l'auteur.
Je dirais même qu'il les évite et ne semble pas à l'aise avec. Je me souviens qu'il décrit bien le duel Eowyn / Roi sorcier, mais hormis celui-là, il contourne beaucoup (ou du moins je n'en ai pas gardé beaucoup de souvenirs). On ne voit presque pas les non-morts à l'action si mes souvenirs sont bons : Aragorn, Gimli et Legolas arrivent à temps avec les bâteaux et racontent ce qui s'est passé dans l'estuaire, point barre.

D'ailleurs je rappelle que le combat contre le troll des cavernes est pure forfanterie du film car dans le livre la communauté fait la seule chose logique face à une telle créature : prendre la fuite !

Et oui !

Vous voyez qu'on est pas des boulets dans le récit de Cian, les grands héros en font autant ! :lol:

Sinon, il est évident que le cinéma a changé notre façon de voir les choses, mais dans l'écriture je préfère un certain équilibre. L'action pure, même dans les films, ça me saoûle.

Je ne sais pas si je suis vraiment influencée par le cinéma à titre personnel car j'ai toujours "visualisé" les histoires que je m'imaginais, depuis toute petite, même si je n'écrivais pas.

J'ai toujours vu mes personnages, le milieu dans lequel ils évoluent etc alors même que je n'allais pas encore souvent au cinéma et que la fantasy n'y avait pas fait d'entrer en force au rang des blockbusters.

Par contre, au niveau des lectures, on sent bien que certains auteurs sont à fond dans l'écriture scénaristique, même si c'est insconscient. Dans ce cas, je ne sais pas pour vous, mais je trouve ces écrits souvent un peu "superficiels" côté personnages puisqu'on ne partage pas leurs émotions.

De plus, je n'apprécie pas - je ne sais pas combien de fois j'ai du l'écrire sur le net - la surenchère, et certains auteurs sont vraiment spécialistes en la matière... Le surenchère actuelle d'effets spéciaux se retrouve aussi dans pas mal de livre et la fantasy en particulier n'en est pas indemne.

Publié : 14 Juin 2007, 19:59
par Napalm Dave
De plus, je n'apprécie pas - je ne sais pas combien de fois j'ai du l'écrire sur le net - la surenchère, et certains auteurs sont vraiment spécialistes en la matière... Le surenchère actuelle d'effets spéciaux se retrouve aussi dans pas mal de livre et la fantasy en particulier n'en est pas indemne.


Là par contre, je plaide coupable, j'adore les éclairs, les explosions et autres maelströms d'énergie. Mais bon, c'est un peu comme l'érotisme ou la baston, l'utiliser de manière gratuite et abusive conduit... et bien à des abus qui rendent le récit indigeste.

Je me souviens que la bataille des champs du Pelenor est survolée par tolkien, il s'attache à quelques détails pittoresques tels que les haradrims noirs à langue rouge et évoque surtout ceux qui sont tombés de manière poétique et dramatique: un peu à la manière de Virgile lorsqu'il décrit ce que se souvient Enée en admirant le beau portail sculpté de la Carthage en construction et dont les bas reliefs racontent l'Iliade. Il se place clairement en "continuateur" des auteurs antiques qu'il connaît fort bien d'ailleurs; en bref, rien à voir avec la scène grandiose à gros budget de Jackson.
Mais quelque part tant mieux, on se serait fait ch*** ferme au cinéma sinon! :twisted:

Publié : 14 Juin 2007, 20:10
par Roanne
En fait ce que j'aime chez Tolkien, c'est qu'il laisse énormément de liberté au lecteur pour imaginer lui-même les scènes. Pour ma part, je vois toujours les oliphants beaucoup plus petits, façon éléphants d'Asie : ils font déjà bien assez de dégâts !
(quand on sait que les éléphants africains, avec les hippopotames, font partis des animaux les plus meurtriers, ça calme !)

Publié : 14 Juin 2007, 20:43
par Beorn
:P
Oui, je me souviens après avoir lu Bilbo le hobbit que la scène de la bataille à la fin m'avait énormément marqué.
Et en la relisant, je me suis aperçu qu'elle faisait à peine quelques pages.

Mais ces quelques pages, avec très peu de descriptions directes (on ne voit jamais l'affrontement de deux combattants face à face) suffisent à se construire soi-même des images très fortes.

Bon enfin, on n'est pas obligé de faire comme Tolkien, et oui, je dois reconnaître que dans notre vie gorgée non seulement de cinéma, mais d'images de toutes sortes (revues, télé, publicités, ordinateur : on voit autant d'images en une journée, je crois, qu'un homme moyen du moyen-âge en une vie), l'écriture s'en ressent nécessairement.

Publié : 14 Juin 2007, 20:47
par adu
Je ne comprends pas la question.
En fait je ne comprends pas qu'on puisse poser la question.
La réponse est évidente.
Oui.
Mais pas que.

Tout nous inspire ! Une BD, une ville, un livre, un film, une conversation avec un ami, une peinture, une maison. Tout peut nous inspirer, une image, une réflexion et l'imagination s'emballe et développe les sous-entendu.

Publié : 15 Juin 2007, 02:34
par Neeva
Je pense aussi que tout nous influence. Le cinéma comme tout ce qui nous entoure.
Du cinéma (qui fut ma passion avant l'écriture) j'ai puisé une façon d'écrire très visuelle. Mais une nouvelle n'a rien avoir avec un film ou un scénario. J'ai récemment fait l'exercice d'adapter une de mes nouvelles pour un pote qui fait des courts-métrages. Le résultat est très différent et c'est normal.

Publié : 15 Juin 2007, 03:33
par Roland Vartogue
Bon, je vais reformuler la question pour toi, Adu.

"En quoi le cinéma influe-t-il sur tes écrits ?"

Ca m'intéresse de savoir sur quoi chacun d'entre vous ressent le plus cette influence. M'est avis que les réponses doivent être très diverses. Moi j'affirme en tout cas que le rythme du récit en est fortement affecté dans ce que je fais.
Les passages "résumés" sont assez rares chez moi et j'ai le plus souvent des débuts de chapitres "in media res" comme on ferait dans un film, où c'est le contexte qui permet au lecteur de comprendre ce qui s'est passé depuis la fin du chapitre précédent.

C'est quelque chose que j'associe au cinéma parce que ça m'évoque davantage un "montage" de scènes qu'un véritable découpage littéraire.

Publié : 21 Août 2008, 21:46
par Mirerwen
Je déterre.

J'ai presque envie de dire que le cinéma est ma plus grande source d'inspiration, notamment parce qu'il combine musique, histoire, image (très important, à mon sens).

Etant donné que les grands films sont remplis de personnages un peu hors du commun (et c'est ce qui fait leur charme), de lieux hors du commun, je me sers des images qui me marquent, du look et de la gueule des acteurs, et accessoirement de certains décors qui me séduisent particulièrement et que j'intègre, si besoin est, dans mes histoires.

Quelques exemples :

Dans mon récit en cours, il y a le personnage d'une femme fatale. Patricia Arquette, dans le film Lost Highway de David Lynch, m'avait beaucoup marqué. Physiquement, elle représentait parfaitement ce qu'est pour moi une femme fatale. Je me suis donc servi de son physique et de ses vêtements pour décrire le personnage de mon bouquin. Tout est visuel, psychologiquement ce n'est pas du tout la même, bien sûr, mon but n'est pas de faire des pâles copies.

Une photo de Patricia Arquette tirée du film :

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Basée sur le même principe, l'héroine de mon roman ressemblera au personnage de Charlotte, jouée par Scarlett Johansson dans le film Lost In Translation, de Sofia Coppola.

Une photo de Scarlett tirée du film :

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Et il en va de même pour les décors :

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Celui-ci, ultra moderne, nous angoisse par sa géométrie et les couleurs chaleureuses nous plongent dans une atmosphère étrange et peu rassurante. (tiré de la série Twin Peaks)

Pour résumer, le cinéma est une grande source d'inspiration à mes yeux. J'ai déjà écrit des scénarios, et je trouve cela beaucoup trop plat, la littérature m'intéresse plus. Cependant, pour gérer le suspens, il m'arrive souvent de changer de point de vue de personnage, utilisant même les secondaires. Je m'amuse du coup à créer une personnalité propre à chacun des intervenants, aussi insignifiants soient-ils, et ça m'éclate vraiment.

PS : Cette année j'ai été le meilleur élève de ma classe de cinéma. Nous avions deux profs, le seul scénario que j'ai écrit avec l'un de ses profs m'a valu une lecture devant les terminales qui s'en sont pris plein la gueule, le prof leur a dit que c'était anormal qu'un élève de seconde écrive et ai plus d'imagination qu'eux (putain j'étais fier pour le coup). Le seul scénario que j'ai écrit avec l'autre prof m'a valu la meilleure note et une lecture dans l'autre classe de seconde. La prof est désespérée que je ne poursuive pas l'option. C'est elle qui m'a fait découvrir mes deux réalisateurs favoris, à savoir Lynch et Kubrick (Cronenberg, aussi).

Voilà, ça c'était juste pour me la péter ! ^^

Publié : 22 Août 2008, 10:14
par Beorn
Je me méfie du cinéma. Il est omniprésent dans nos têtes, donc je pense qu'il n'y a pas d'effort particulier à fournir pour l'inviter dans nos textes : il s'invite tout seul.

Mais un roman n'est pas un film, alors je me méfie, j'essaye de trouver d'autres influences (surtout les autres bouquins, à vrai dire).

Mirerwen a écrit :Etant donné que les grands films sont remplis de personnages un peu hors du commun (...)je me sers des images qui me marquent, du look et de la gueule des acteurs


Je me souviens que pour le film "Master and Commander", Peter Weir, le réalisateur, avait choisi pour les seconds rôle de marins des gens d'Euope de l'est, parce qu'il disait qu'on ne trouvait nulle part à Hollywood des gueules cassées, des traits aussi marqués par la vie (l'histoire se passe dans les années 1800 sur un navire de guerre britannique).

On peut donc imaginer tout à fait autre chose que ce qu'on peut voir sur un écran : il existe tout un monde qui n'est pas représenté par le cinéma.

Publié : 22 Août 2008, 11:10
par Tristeplume
Pour répondre à la question, oui.
Il est évident que la tentation est forte de vouloir reproduire les émotions et impressions suscitées par les images, comme le souffle épique de la charge des cavaliers du Rohan dans le SdA ou le charisme incroyable de Maximus dans Gladiator.

Après, c'est une source d'inspiration comme une autre.

PS : Master and Commander est vraiment un film magnifique.