Forum Mille Saisons

On est partis sur les blondes, voila une autre question :
Pourquoi le plus souvent, les histoires se déroulent sous des latitudes clémentes ?
Dites-voir combien font souffrir leurs persos de climats difficiles ?

Je sais, c'est la journée des questions existentielles.

Je pense que c'est plus facile de parler de ce qu'on connaît et que même notre biorythme et notre inconscients sont plus ou moins conditionnés par notre climat tempéré avec ses 4 saisons, ses solstices et ses équinoxes (même si le climat fout le camp).

Difficile de se projeter par exemple dans un univers polaire à 2 saisons de six mois très contrastées.

Quoi que, pour ma part j'ai plus de facilités à me projeter dans un climat à base de neige et de brouillard que dans un climat tropical (qui m'évoque la mort, d'ailleurs).

Dans la "Chute des Anges", les persos parcourent un royaume qui m'a été inspiré par la puissante Bourgogne médiévale: tempérée certes mais continentale.
Ils sont poursuivis et doivent camper dans des conditions pas évidentes surtout que plusieurs des héros viennent de notre monde où ils ont été habitués au chauffage, à l'eau courante et autres conforts. Donc oui, je tiens compte de ce genre de détails bassement matériels^^.

Ah.

Décidément, Chwip, tu as la pêche aujourd'hui !

Beltane a écrit :Je pense que c'est plus facile de parler de ce qu'on connaît et que même notre biorythme et notre inconscients sont plus ou moins conditionnés par notre climat tempéré avec ses 4 saisons, ses solstices et ses équinoxes (même si le climat fout le camp).

Difficile de se projeter par exemple dans un univers polaire à 2 saisons de six mois très contrastées.

Je plussoie.

Quant aux climats difficiles... J'ai eu la funeste idée d'envoyer une équipée dans le désert... très peu en sont revenus Les pauvres, ils étaient si habitués à leurs climats continentaux froids...

Les déserts, c'est pas forcément chaud...

J'écris sur ce que je connais : Paris et ses environs.
En tout cas en général.

Mais j'ai aussi une nouvelle qui se passe dans une jungle, une autre au dessus d'une jungle et une autre en plein désert (ma meilleure nouvelle... impubliable parce que trop longue (ou trop courte)).

Et quand je regarde les nouvelles qu'on reçoit pour MéMo, on trouve pas mal de nouvelles se situant sous d'autres latitude.
Cela dit, si la température et l'hygrométrie ne sont pas des moteurs de l'action, ou un élément clé de dépaysement, autant ne pas s'em...der avec les conditions climatiques.
@+
sXn

Comme tout le monde : par soucis de confort.

Soit le climat est un élément important du récit, voire un moteur du scenario (la horde du contrevent par exemple) et ça vaut le coup et c'est même nécessaire de décrire un climat inhabituel.

Soit le climat n'a pas d'importance scénaristique. Pourquoi alors prendre le risque de trébucher en inventant un truc improbable, voir méconnu.

Je prends unr exemple : tout le monde a l'image du Sahara désert de sable chaud, etc.
Je peux vous dire que j'ai fait une bataille de boule de neige un 20 décembre à 150 kilomètres au sud d'Alger. Si je raconte ça dans un roman, 9 personnes sur 10 vont se foutre de ma gueule. Si par contre je dis le contraire, ce sont ceux qui connaissent qui vont se marrer. Donc je ne prends pas le risque. J'écris dans un climat tempéré pour des lecteurs d'un climat tempéré...

Plus concrètement, les univers fantasy s'inspirent généralement des ambiances médiévales occidentales: ce sont univers de châteaux forts, de forêts tempérées, de brumes, de landes etc. C'est normal que les climats tempérés y soient plus représentés. ça change nettement avec des ouvrages comme Les Perles d'Allaya!

Je pense qu'avant tout, on écrit sur les climats qu'on connaît.
Mais alors, pourquoi n'ai-je jamais situé une de mes histoires dans un lieu où le climat est tropical ?
Excellente question.
Je prends note et je compte bien m'en servir.

Plus sérieusement, je pense que Dave tient une piste.
À noter qu'une de mes dernières nouvelles se passe dans un milieu méditerranéen. Ça compte encore comme tempéré, mais ça m'a changée de mes précédentes bafouilles.

Tiens, c'est bizarre, moi j'avais l'impression que le fin du fin, le truc bateau, c'était de jeter ses pauvres personnages dans des conditions extrêmes pour voir comment ils s'en prenaient plein les bronches (Tolkien avec sa traversée des montagnes, Hobb avec son dragon des glaces, Ange avec le désert de Tanjor ; et hors fantasy, toute une tripotée de romans qui se passent loin de chez nous pour donner une touche exotique...).

C'est drôle qu'on ait pas du tout la même impression.
Cela dit, quand les personnages partent dans des lieux exotiques, c'est toujours le froid au nord, le chaud au sud. (Je laisserai Oliv développer ce point)

Pour info aux alentours de 1600 ans après JC. On était dans le petit âge glaciaire. Donc plutôt froid, famines, peste... une période sombre mes bons amis.
C'était la parenthèse climato.

Pour moi, quelques climats extrèmes dans l'optique post apo surtout. Et deux publications en rapport avec le sujet dont une dans univers VII d'outremonde.
*message subliminal : lisez outremonde*

Bref des climats changeants dans le cadre post apo surtout. Sinon c'est souvent tempéré et verdoyant sauf en intérieur

Chwip a écrit :Cela dit, quand les personnages partent dans des lieux exotiques, c'est toujours le froid au nord, le chaud au sud.

L'hémisphère Sud de notre planète contenant peu de zones tempérées, ça ne me choque pas plus que ça, dans la mesure où on se raccroche à ce que l'on connaît : le chaud au nord, le froid au sud, c'est une notion rare sur notre planète.
Mais j'ai un camarade qui a situé l'intégralité de son cycle de fantasy dans un hémisphère Sud.

Oph a écrit :L'hémisphère Sud de notre planète contenant peu de zones tempérées, ça ne me choque pas plus que ça, dans la mesure où on se raccroche à ce que l'on connaît : le chaud au nord, le froid au sud, c'est une notion rare sur notre planète.

Je crois qu'on avait déjà effleuré le sujet dans un autre débat sur la cartographie, dans lequel j'avais dû dire grosso modo que je trouvais cela ridicule: l'un des principaux intérêts de la fantasy - pour ne pas dire le seul - étant de nous faire découvrir des univers que nous ne connaissons pas, à quoi bon mettre des pays tempérés au centre, des déserts de sable chaud au sud et des glaciers au nord, comme chez nous?

Je sais, l'auteur de fantasy est souvent un branleur incapable de faire autre chose que reprendre ce qu'il connait par cœur en se contentant d'en changer les noms, mais n'est-ce pas là dévoyer la notion même de littérature de l'Imaginaire?

Et si on veut tomber juste, avec tous les paramètres qui entrent en compte dans la "composition" d'un climat, on fait comment ? Une dépression ? Ou on se résoud à forcément se planter quelque part ? (Puisque de toute façon même en ne décrivant qu'un climat tempéré, si on le place mal sur la carte, c'est déjà foutu.)

Euh sur un globe le nord et le sud sont aussi froid l'un que l'autre à peu de choses près.
Un paramètre qui intervient dans ce cas c'est l'inclinaison de l'axe de rotation.
Question climat revoyez les paramètres de Milankovitch.

Pour les déserts chauds, il y a un fort impact des circulations atmosphériques (voir cellules de Hadley et compagnie).
Euh... vous êtes sûrs de vouloir faire rentrer tout ça en compte pour l'écriture d'une nouvelle ?
(Dans ce cas, voir aussi les circulations océaniques).

EDIT : Ookdelph m'a devancée.

Ookdelph a écrit :si on le place mal sur la carte, c'est déjà foutu.)

Pas grave, tu fous une tour avec un mago spé élémentaire pour expliquer le changement brutal de climat

Je suis d'accord avec Oliv'. Et partage son point de vue sur le fait qu'un roman imaginaire devrait l'être sous tout les plans.

Ensuite je suis mal barrée pour donner le bon exemple sachant que mon roman en cours se passe... sur Terre.

Bref, il s'agit là tout simplement d'une part de fainéantise de la part de l'auteur en général. Il est plus simple d'écrire sur un sujet qu'il connaît... Et donc les ours blanc vivent forcément sur la banquise et les Djinns sont forcément planqués au creux d'une dune bien tapi dans leur petite lampe à huile en cuivre ouvragé...

L'auteur est un fainéant c'est bien connu, et d'ailleurs nous avons eu l'occasion d'en parler avec Oliv' au sujet d'un de ses écrits. Parfois il est plus simple d'évacuer un problème en choisissant un raccourci ou une pirouette.

Donc oui un climat tempéré est plus simple a dirigé pour nous puisque nous évoluons depuis notre naissance dans ce climat.

Bergamote a écrit :Donc oui un climat tempéré est plus simple a diriger pour nous puisque nous évoluons depuis notre naissance dans ce climat.

Cause pour toi, hein.

Any : juste pour une nouvelle, bah, ça ne vaut pas vraiment le coup de créer le système climatique du monde entier où ça se passe, sauf si c'est central à l'intrigue… et même là, pas forcément besoin de se casser trop la tête. Mais pour un roman où les personnages voyagent beaucoup, si on veut varier le climat parce que merde, quoâ, un peut de changement ça fait du bien, je suis preneuse d'un guide genre "comment faire correspondre zones géographiques et climatiques d'un monde imaginaire" en quinze leçons (ou moins, mais ça risque d'être une arnaque.

… Après un chouïa de farfouillage dans mes signets, j'ai retrouvé ça, je crois que c'est un truc utile (et en anglais.) Edit : plus précisément, le "Climate cookbook".

Thork : pff, c'est malin ça, tiens :p

Je vais réfléchir à cette histoire de guide.
Ca me semble intéressant et pile dans mes cordes. En light hein, mais comme je connais les bases ça m'intéresse aussi de voir comment on pourrait les appliquer à un monde imaginaire.